Chuis perdu, là, non ? Rencontre intéressante ! [PV : Reika]

Heureusement qu'Arcturius avait un plan. Il découvrait le château, et grâce a son sens de l'orientation miraculeux, il était complètement perdu.

*Je suis a peu près sûr de l'avoir mis là. Tiens, non ? Dans cette poche, alors. Non plus ? Euh... Je dois l'avoir oublié dans mon appart'. Ou dans mon bureau. Ou alors... Non.*

Arcturius poussa un soupir.

*Il faudra que je crée un enchantement pour me permettre de trouver les endroits que je cherche. Sinon, ça va être l'enfer, cette année. Je ferai ça se soir, ça sera rapide. Ca n'est pas bien compliqué. Je crois qu'il existe une variante... je n'aurai qu'a retravailler le canevas d'influence sur la réalité.*

Arcturius hocha la tête en souriant. Il s'appuya sur une statue, et elle commença a pencher vers le sol. Le mage l'attrapa rapidement et la remis debout, évitant la chute.

"Pas de familiarité, je vous prie !"

Arcturius avisa la statue, qui avait parlé, de haut en bas, la lâcha et hocha la tête. il s'éloigna d'un pas tranquille, un peu au hasard dans le couloir. Il s'adossa à une porte - qui n'était pas fermée - et tomba a l'intérieur d'un placard poussiéreux. Il se releva en grommelant, il s'épousseta d'un geste rageur et se recoiffa d'un geste rapide de la main. Il s'éloigna d'un pas léger. Il pouvait lui arriver n'importe quoi, en fait, il n'en avait cure. Ça finirait toujours par le faire rire, lui ou des amis, quand il raconterait tout ça.

Il fit un petit tour sur lui même pour aviser les environs, et remarqua une sorte d'ombre fugitive. Il commença à courir, et tourna a plusieurs coins du couloir. Il finit par retrouver Shade, son chat, perché sur une étagère, à l'intérieur d'une salle vide. Il le ramassa, et sortit de la pièce en le carressant et en lui parlant tout doucement.

"Qu'est-ce que tu fais là, mon vieux ? T'étais pas bien dans mon appart' ? Attends voir, t'as utilisé la malle pour sortir, hein ? Bien sûr, c'est normal. Bon, il faut que je te ramènes là bas... Tu sais pas sur quelle bestiole avec plus d'yeux, de tentacules, de griffes et de pattes que la normale tu risquerais de tomber... Aller, Neko, on rentre à la maison avec Arc'."

Le mage, qui continuait de caresser son chat, leva les yeux et aperçut quelqu'un. Il s'était pourtant beaucoup enfoncé dans les entrailles du château ; les probabilité qu'il soit seul étaient grandes, surtout que la rentrée était encore loin. Une fille, d'une quinzaine d'année. Il pencha la tête sur le côté, d'un air un peu intrigué, puis sourit. Il s'approcha un peu.

"Excusez moi, mademoiselle... Vous connaissez bien le château ?"

Il continuait de caresser don chat, régulièrement, et Shade ronronnait avec douceur. Il ouvrit les yeux et eu un léger mouvement. Arcturius le posa par terre, et Shade s'avança, d'un air un peu réservé. Il tourna autour de la jeune fille en reniflant et en donnant des petits coups de patte en l'air. Le chat s'avança vers l'étudiante et se frotta contre elle.

"Vous avez de la chance. Il vous aime bien ; d'habitude, il est plutôt du genre méfiant, voir agressif avec les étrangers. Vous aimez les chats ?"

Arcturius regardait la jeune fille avec beaucoup de bienveillance. Il n'avait jamais de préjugés, et ne se fiait qu'a ce qu'il savait des gens. Quand quelqu'un l'intriguait, il était d'une rapidité impressionnante pour réunir des informations sur cette personne. La jeune fille avait l'air assez timide, voir réservée. Mais une lueur au fond de ses yeux laissa voir que rien n'était fixé.

*Ca promet d'être intéressant !* Pensa joyeusement Arcturius.

Reika était très curieuse, et aimait beaucoup exploré. À peine sa toute première année commencée, elle avait exploré tous les recoins du château, pour mieux connaître l'endroit où elle allait logeait pendant un bon moment pendant sa scolarité. Elle avait très vite mémorisé les endroits qu'elle préférait, parfois très dur à trouver, ou très long à atteindre. Cependant, elle avait toujours un problème niveau passage secret : c'était très dur pour les trouver. Maintenant là pour sa cinquième année, malgré quelques changements, elle connaissait le château comme ca poche, et il était très rare qu'elle se perde.

Son endroit préféré était le plus simple à trouver : tout simplement le Parc. Avec ses milliers de couleurs, le chant des oiseaux, l'herbe fraîche, et la douce brise fraîche du matin, elle ne pouvait être que conquise. Cependant, à cause de sa mémoire photographique, elle doit évité de regarder trop de détail à la fois, et avec les milliers de fleurs de différentes couleurs, c'est difficile. Elle a souvent droit à une petite migraine après ca, c'est pour ca qu'elle évite d'y aller quand il y a plusieurs personnes dans le Parc : elle ne veut pas que l'on s'inquiète pour elle, voir même qu'on s'approche d'elle. Déjà, parce qu'elle n'en a pas envie, qu'elle n'a pas d'amis, mais aussi à cause de son sang de Vélane, qui complique les choses.

Pour ce qui ne savent pas ce qu'est une Vélane, c'est tout simplement une personne qui a tendance à "charmer" du moins rendre bouche bée les personnes qui la regarde, même si l'effet est surtout visible sur les garçons et non sur les filles. C'est une chose que Reika a du mal à gérer, car ca incite parfois les personnes à lui parler, chose qu'elle n'a pas tellement envie, mais aussi, elle se fait dévisager du matin au soir. Vous comprendrez que c'est vraiment pénible, et c'est pour cette raison que Reika préfère rester dans les endroits peu visités par les autres personnes.

Et il se trouve qu'aujourd'hui, elle était allé à l'un de ses endroits peu visités. Tout d'abord, parce que la route pour y aller été très longue, mais aussi parce qu'elle été plutôt dire à trouver, surtout si on savait où on allait. La jeune Japonaise avait empruntés quelques livres à la Bibliothèques, histoire de commencer à réviser, et aussi pour ne pas s'ennuyer. Étant sans cesse dérangée dans la Salle Commune de sa maison, entre les rires, cris, et j'en passe, elle préférait lire dans des endroits secrets, seulement connus par elle ... peut être ? Car il se trouve que cette fois-ci, une personne était déjà devant la salle qu'elle cherchait.

- Excusez moi, mademoiselle... Vous connaissez bien le château ?

Elle sursauta, ne l'ayant pas vu tout de suite. Un peu surprise de trouver une personne ici - un professeur en plus. Du moins, c'est ce qu'elle pensait - elle mit un peu de temps avant de répondre à la question.

- Euh ... oui.

C'est alors qu'un petit chat, celui qui se trouvait dans les bras de l'homme, sauta à terre et s'avança vers elle, ce qui lui rappela ses deux petits chatons à elle. Que faisaient Kuro et Shiro en ce moment ? Heureusement, ils étaient très jeunes, et dormaient presque toute la journée. Elle ne bougea pas, fixant le petit chat qui finit par se frotter contre elle.

- Vous avez de la chance. Il vous aime bien ; d'habitude, il est plutôt du genre méfiant, voir agressif avec les étrangers. Vous aimez les chats ?

Elle hocha la tête en guise de réponse, pensant "oui" en son for intérieur, avant de poser à son tour une question.

- Que faites-vous ici ?

La jeune fille répondit oui lorsqu'il lui demanda si elle connaissait bien le château, et si elle aimait bien les chats. Arcturius la dévisagea tranquillement, sans ciller, et quand elle lui posa la question, il eut immédiatement un air un peu géné. Il se racla la gorge, se baissa et gratta Shade derrière l'oreille, en émettant des bruits ressemblant à un ronronnement, lui aussi. A cause de son animagi, il prenait parfois les habitudes de ces animaux - mais il n'aimait pas le poisson. Cependant, ses chats étaient eux aussi un peu spéciaux, puisqu'ils ne buvaient que du thé et étaient d'essence magique.

*Bon, c'est pas la première fois que tu passes pour un crétin, si le ridicule tuait, tu serais mort depuis longtemps. Et puis, t'as jamais menti de ta vie, c'est pas le moment de commencer, hein ?*

Arcturius laissa échapper un petit rire, se releva en récupérant son chat, et regarda la jeune fille droit dans les yeux en souriant.

"Eh bien, je suis le nouveau prof de défense contre les forces du mal. Et j'ai le sens de l'orientation d'une théière. Donc, je suis... Disons... Un peu égaré. Pour ne pas dire complètement paumé. En fait, je cherchais ma salle, et j'ai croisé une armure vivante, et après, il y avait Shade - mon chat - alors je l'ai un peu poursuivit, et puis je l'ai récupéré, et... Et... Voila."

Arcturius laissa trainer son regard sur le mur et vers le plafond, puis il regarda à nouveau l'étudiante. Comme il s'était un peu approché pour récupérer Shade, il la voyait mieux, maintenant ; elle n'était plus dans la pénombre. Elle était assez menue, avec les traits plutôt fin, des yeux couleurs noisettes.

Objectivement, elle était mignonne. Typée japonaise. Arcturius avait fait pas mal de voyages, mais si le Japon n'était pas extrêmement impressionnant magiquement parlant - encore qu'il y avait des objets enchantés très intéressants et des créatures superbes à étudier - c'était une civilisation moldue remarquable. Les dessinateurs y étaient talentueux, les arts sy sympathiques, l'expression facile.

Le magicien avait beaucoup aimé. Et lors de ses voyages suivants, il y était retourné, non pas en talentueux sorcier, mais en touriste moldu. Le taux de change du gallion en Yen est incroyable ; il avait découvert le plaisir stupide de dépenser de l'argent dans des produits inutiles pour un enchanteur. Manga, animes, contenu dérivé... Il avait d'ailleurs créé un procédé magique de traduction instantanée du japonais pour l'occasion - histoire de profiter un minimum de ses achats. Le mage hocha une fois de plus la tête d'un air avenant, puis il avisa les livres qu'elle portait sous le bras.

"Vous êtes venue étudier ici ? En prévision de la rentrée, je suppose. Vous avez raison de vouloir apprendre... On n'en sait jamais assez. Si vous aimez la défense contre les forces du mal, n'hésitez pas à me demander, je suis un peu désoeuvré, ces derniers temps. Ça me ferai plaisir de vous aider à réviser. Si ça vous tente, bien sûr..."

Le mage s'appuya contre le mur, avec un peu de désinvolture. Cependant, il fit bouger une pierre, qui délogea un énorme paquet de poussière du plafond. Il se mit à tousser comme un damné avant d'agiter une main et de lancer un petit sort informulé sans baguette, sa grande spécialité, ce qui fit s'envoler les poussière dans un tourbillon, la concentra devant lui et la désintégra dans un nuage de flammes bleues et violettes. Le magicien se réappuya sur le mur, se passa machinalement la main dans les cheveux, et jeta un regard d'excuse à la jeune fille.

"Je ne peux presque rien faire sans qu'il m'arrive quelque chose de problématique ou de dérangeant, sauf lorsqu'il s'agit de magie. Excusez moi..."

Le magicien eu un petit sourire résigné à l'égard de la japonaise, fit craquer son cou et reprit une expression normale, tranquille et teintée de joie.

La jeune Japonaise dévisageait cet homme, apparemment professeur de Défense contre les Forces du Mal. Très vite, elle compris comment le professeur s'était retrouvé là, en se perdant ... comme quoi, c'est en ne sachant pas où allait que l'on découvre des endroits cachés. C'était sûrement pareil avec Reika ... sauf qu'elle a quand même le sens de l'orientation. Enfin disons qu'elle a quelque chose qui lui simplifie la vie, dans tout ca. Si elle n'avait pas sa mémoire photographique, elle ne savait pas si elle arriverait à s'y retrouver dans cet immense château ou pas.

Dans un sens, elle trouvait ca super, de fameux "don" mais dans un autre, elle aurait tout fait pour ne plus l'avoir ... car une fois les choses enregistrés dans son cerveau, elle ne peut plus l'oublier. Mais seulement les choses visuelles. Encore heureuse, déjà que rien qu'avec la mémoire visuelle, il lui arrive de tomber dans les pommes - même si c'est de plus en plus rare, et bien entendu, c'est plutôt une bonne chose - alors imaginez si en plus de ca elle avait la possibilité de se souvenir et de ne jamais oublier tous les bruits qu'elle entendait ? De sûr, elle n'en pourrait plus, surtout lors des changements de classes ou pendant les repas, vu le boucan que font les élèves ...

Son nouveau professeur lui proposa alors de l'aide pour ses révisions. Un court instant, la jeune fille se demanda s'il savait bel et bien se servir convenablement de la magie. Chose qu'elle regretta tout de suite : pourquoi la directrice aurait-elle engagé un sorcier sans aucun talent ? Elle était l'une des mieux placé pour savoir le talent des professeurs, avec ses cinq années déjà. Ils avaient tous un caractère différent, même très différent dans certains cas, mais ils étaient tous aussi doués. C'est alors qu'elle vit le professeur utilisait sa magie devant elle, même si en fait, elle ne vit pas grand chose avec toute cette fumée et ces étincelles, cependant, le professeur était loin d'être un amateur.

Elle s'était un peu écartée, se retrouvant une fois de plus dans l'ombre, à l'abri des lumières, sans même le remarquer. Peut être était-ce une habitude ? Le professeur fut obligé de se rapprocher de nouveau d'elle pour bien la voir, car c'est vrai que ce n'était pas très agréable de ne pas voir son interlocuteur ... elle écouta les mots du professeur, toujours muette depuis tout à l'heure. Elle avait aussi éviter de sourire ou de rire, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Cependant, quand le professeur s'excusa, la jeune fille ne pu s'empêchait de sourire tout en baissant les yeux, affichant maintenant un visage un peu plus joyeux que tout à l'heure. Devant l'air surpris du professeur, qui n'avait peut être pas saisi pourquoi Reika se mettait à rire seulement maintenant, elle s'expliqua ... en quelque sorte.

- Pourquoi vous excusez-vous ? C'est vrai que j'ai rarement vu des personnes comme vous - peut être jamais - mais vous n'y pouvez rien ! Et ce n'est pas à moi qu'il faut s'excuser.

Finalement, elle laissa échapper un petit rire, ce qui la surpris elle-même. En fait, ca devait bien être la première fois qu'elle riait depuis la mort de sa mère. Rien qu'en repensant aux images de l'accident, qu'elle ne pouvait pas oublier, son regard devint un peu plus triste, mais elle continuait d'afficher un petit sourire.

Arcturius sourit, et ses yeux pétillèrent quand la jeune fille lui dit qu'elle n'avait jamais vu quelqu'un comme lui, et il eut un petit rire quand elle déclara que ce n'était pas à elle qu'il fallait s'excuser.

"Tu as raison."

Il prit alors un air très sérieux, se retourna et s'inclina solennellement.

"Excuse moi, mur-san."

En se relevant, il se cogna la tête contre un tableau qu'il n'avait pas vu, qui faillit se décrocher. Le mage l'empêcha de tomber en catastrophe, perdit son équilibre, faillit s'étaler en arrière, parvint à se retenir en s'accrochant à une tapisserie qu'il déchira sur toute sa hauteur. Arcturius se releva, s'épousseta de la main, et agita un peu la main droite. Le temps sembla passer à l'envers, et la tapisserie se recousue toute seule avant de reprendre sa place initiale. Le sorcier eut une petite quinte de toux, et regarda la jeune japonaise.

"Franchement ? J'ai pas fait exprès. Au cas ou un doute subsisterai..."

Arcturius sourit gentiment. Il cligna un peu des yeux, et se demanda où il était pendant quelques instant. Il eut un air un peu concentré lorsqu'il tenta de se remémorer ce qu'il faisait là, puis il parut se souvenir de quelque chose.

"Tu allais où, au fait ? Dans la salle désaffectée, là ?"

Arcturius indiqua la salle vide d'un signe de tête. Il entra, et fit quelques gestes des mains. Toute la poussière fut incinérée, et la cendre volatilisée. Tout de suite, la pièce poussiéreuse apparut plus propre, plus avenante. Le mage se saisit ensuite d'une chaise et s'assit dessus, face au dossier, vers le centre de la salle. Il regarda la jeune fille, et matérialisa une tasse de thé fumante dans sa main droite.

"Tu veux boire quelque chose ? Ah, au fait, je m'appelle Arcturius Silvénias. Tu ne m'as pas dis ton prénom... Enfin, libre à toi de me laisser la surprise en début d'année. Libre à toi aussi de t'enfuir en courant, hein. Mais si tu veux prendre un peu d'avance, tu peux toujours travailler avec moi, ou même te plonger dans tes livres. j'ai un chat, du parchemin et une plume, je peux bien travailler tout seul et je risque pas de m'ennuyer... Je peux même libérer les lieux, si tu en as envie. C'est toi qui décide. En fait, vu le nombre d'armure vivante, dans le coin, je saurai bien retrouver mon appartement."

Il fit apparaitre une petite cuillère et touilla nonchalamment. En même temps, pour s'amuser, il transforma successivement - et toujours sans baguette, sans même bouger les mains - une araignée au plafond en colombe, en crapaud, en canard en plastique, en tapisserie baroque, en piano, en stylo bille et enfin en araignée qui prit dans sa main et qu'il fit léviter jusqu'à sa place originelle.

*faut biens s'occuper pendant que le thé refroidit...*

Pensa-t-il en soufflant tout doucement dessus. Il aimait le thé bien chaud car ça lui réchauffait les mains ; c'est quelque chose d'agréable.

La jeune fille regarda le professeur, un peu amusée. Il était d'ailleurs rare qu'un professeur amuse ses élèves, et pour une fois, Reika acceptée avec plaisir de rire avec son professeur. Quand il tomba en arrière, elle hésita entre se jeter vers lui pour essayer de le rattraper, crier, comme si ca allait faire quelque chose, ou bien rester là sans rien faire. Finalement, elle eu juste le temps de faire quelques pars vers son professeur, et elle vit tout de suite qu'il n'avait pas besoin de son aide. Elle hocha tranquillement la tête à la question du professeur, et le suivit docilement. Encore une fois, elle fut surprise des pouvoirs du professeur, et ne put s'empêcher de sourire, sans vraiment savoir pourquoi.

- Tu veux boire quelque chose ?

Elle se retourna subitement vers le professeur, déjà installé sur une chaise. Elle avait toujours un peu de mal à revenir à la réalité quand on la sortait tout d'un coup de ses pensées.

- Non merci.

Elle écouta tout ce que lui disait le professeur, en profitant pour jeter quelques coups d'œils par-ci, par-là. Dire qu'il y a quelques secondes tout était sales ...

- Tanaka Reika. Je ne pense pas avoir besoin de cours pour l'instant ... je n'ai pas non plus besoin de m'enfuir en courant où que vous quittiez les lieux.

Elle regarda le professeur, et surtout cette araignée qu'il s'amusait à changer sans même prendre de baguette ou encore bouger les mains. *Je n'avais pas rêver tout à l'heure, il n'avait pas utilisé sa baguette.* Finalement, la jeune fille tira une chaise et la plaça en face de celle de son professeur, avant de s'assoir dessus.

- Parlez-moi un peu de vous.

Ce n'était sûrement pas le genre de question que l'on posait à quelqu'un, et encore moins à un professeur. Mais, de nature franche, Reika n'hésitait pas à dire le fond de ses pensées. Et elle était curieuse d'en apprendre plus sur ce professeur pas comme es autres ... elle se posa soudain la question si elle ne paraissait pas trop bizarre ? Peut être ...

- Je pourrai vous reconduire à votre appartement après, si vous voulez.

[HS : Désolée j'ai fait ca rapidos >.< en fait je devrais pas être sur l'ordi (j'y suis allé en douce ...) donc je préfère éviter de me faire prendre ^^ Bonne nuit, je vais me coucher ^^]

Arcturius Continuait à remuer son thé, tranquillement. Il jeta un petit regard vers la jeune japonaise. Il sourit lorsqu'elle lui dit qu'elle n'avait ni besoin qu'Arcturius quitte les lieux, ni celui de s'enfuir en courant.

"Tanaka Reika... Yoroshiku."

Arcturius avait dit ça avec l'accent. Il s'était comme délecté des syllabes. Même s'il ne s'agissait que de trois mots, ça revêtait beaucoup d'importance pour lui. Il adorait le japonais, et l'avait même appris, étant plus jeune. Voila bien longtemps qu'il n'avait pas pratiqué... C'était une bonne occasion de s'y remettre. Elle demanda à Arcturius de lui parler de lui, et lui proposa de le raccompagner à son appartement.

"Je veux bien te parler de moi. A une condition... Que tu me parle de toi ensuite. Ah, tu me raccompagneras à mon appartement ? C'est gentil. Enfin, rien ne presse."

Le mage aimait bien cette jeune fille. Ca serait difficile de ne pas la favoriser en classe ; lorsqu'on connait bien quelqu'un, il est ardu de ne pas avoir envie de l'avantager par rapport aux autres. Arcturius espérait vraiment que Reika serait une bonne magicienne.

Arcturius agita un peu la tête en souriant, étira les jambes et plongea son regard dans celui de l'étudiante.

"Je suis né sous l'orage, le soir d'un treize juillet. On m'a raconté cette histoire quand j'avais une dizaine d'année, mais il semblerai que la pluie s'évaporait à dix mètres de haut dans les alentours juste après mon "arrivée". Mes deux parents étaient moldus, et ils n'avaient pas pu se rendre à l'hôpital. J'ai été mis au monde en mer, sur un bâteau pris dans la tempête. Je passais une enfance heureuse et paisible, élevé dans les livres et l'informatique. Je me suis très rapidement rendu compte de mes pouvoirs, et ai domestiqué la magie avec une facilité déconcertante. Dès lors, j'ai commencé à m'en servir à tout bout de champ, même sans baguette."

Arcturius sortit sa belle baguette en ébène ouvragé, avec les motif tracés d'une fine couche d'argent et l'améthyste incrustée dans le manche. Le mage la contempla quelques instants.

"Je suis capable d'une puissante magie sans, mais j'ai été agréablement surpris de voir à quel point elle amplifie mes pouvoirs... Bref, après une scolarité sans problème - et c'est un euphémisme - a Beauxbâtons, puis à Poudlard, j'ai finis comme une sorte de clochard du monde magique. J'avais pas envie de prendre un métier comme on me les proposait. J'aimais trop ma liberté pour ça... Alors je me suis mis à faire des travaux mineurs pour les sorciers. Enchantements d'ambiance, paysage, illusions, métamorphose et autres. A cause de mes tarifs réduits, j'avais souvent du travail, j'économisais au maximum pour payer mon loyer et partir en voyage. J'adore voyager ! J'ai particulièrement apprécié deux voyages. L'un d'entre eux en Amérique du sud et, peu après, dans le triangle des Bermudes par rapport aux diverses créatures magiques que j'ai pu y étudier. Le deuxième, c'était au japon... Ce pays est complètement cinglé. Ca m'a fait retrouver mon côté moldu, et je me suis comporté comme un simple humain, là bas. Quelque chose d'assez terrible..."

Arcturius repensa au Japon. Sans le faire exprès, il déclancha un enchantement musical.

*Les morning musume... Aïe. Et si elle aime pas ça comme musique ?*

Arcturius agita la main et la musique s'arrêta.

"Désolé, j'ai pas fait exprès... Tu n'aimes peut-être pas. Ca me fait penser, tes nom et prénom ressemblent un peu à ceux d'une d'entre elle. Ce poste de professeur à marqué la fin de ma vie de honte du monde magique. J'adore enseigner, j'aime transmettre des connaissances... J'espère que mes cours ne seront pas trop... Disons, lents."

Arcturius hocha la tête et frappa dans ses mains.

"Bien, assez parlé de moi ! Ça devait devenir inintéressant, et pour les découvertes que j'ai faites, j'en parlerai bien pendant mon cour, alors ! Maintenant, parles moi donc de toi ; sauf si tu y vois un inconvénient, ou préfère garder ton histoire secrète... Auquel cas je respecterai ce souhait."

*Elle m'intrigue. Une élève japonaise en Suisse qui traine dans les parties presque abandonnées du château un mois avant la rentrée, et qui à suffisamment de tact pour ne pas éclater de rire quand je fais n'importe quoi - même si c'est jamais fait exprès, c'est presque normal que les gens rient, et ça ne me dérange pas - mérite qu'on s'intéresse de près à elle. Si elle refuse maintenant, je devrai rester sur ma fin. J'ai trop de sympathie pour elle pour jouer les détectives.*

[HS : je suis dans le pétrin pour les Morning Musume xD Je vais pas non plus dire que je suis la fille xD]

La jeune fille écouta le récit du professeur. Il avait quand même un don pour raconter ... enfin du moins elle le pensait, car elle avait l'impression de voir chaque chose de ce qu'il disait devant elle. À moins qu'il n'use de ses pouvoirs sans le vouloir ? Vu que, d'après lui - et aussi d'après ce qu'à vu Reika - il serait un sorcier capable de maîtriser la magie même sans sa baguette, et la baguette amplifie encore plus ses pouvoirs. Dans un sens, il vaut mieux qu'il n'utilise pas sa baguette, car déjà sans, ses pouvoirs sont grands, alors avec ...

Il sortit sa baguette, tellement belle que Reika ne la lâcha pas des yeux pendant un moment. Finalement, elle continua à fixer le professeur. Il finit par parler du Japon, et sans vraiment le vouloir, la jeune fille se mit à rougir légèrement. Pourquoi ? Bonne question. Elle-même ne le savait pas. C'est vrai que c'était rare que quelqu'un parle du Japon, et encore plus qu'il apprécie. Déjà que son "Yoroshiku" avait un peu surpris la jeune fille ! Elle entendit soudain une musique bien familière, qui fut un peu sursauté Reika. Bien entendu, le nom du groupe et le titre de la chanson lui vinrent direct à l'esprit, vu qu'elle connaissait ce groupe comme sa poche ...

Au début, elle ne savait pas qu'elle était une sorcière, et son rêve était de devenir membre des Morning Musume ... Surtout que sa mère, une grande fan aussi, lui avait donné un nom très ressemblant à l'une des membres, qui devint d'ailleurs sa préféré. Elle a essayé de lui ressembler ... elle s'en est pas mal sortit :p. Elle continua à écouter le professeur, ayant mis un peu trop temps à réfléchir à la question du professeur si elle aimait oui ou non cette chanson. Quand il lui fit la remarque sur son nom, elle sourit. Tanaka était le nom de famille le plus connu au Japon, et son prénom, on savait pourquoi. Finalement, le professeur eu finit de raconter tout, du moins presque tout de lui. La jeune fille hésita avant de continuer.

- Bon, et bien ... d'accord.

C'était la toute première fois qu'elle allait raconter sa vie à quelqu'un. En fait, c'était la première fois qu'elle allait raconter quelque chose. À part sur du papier ... mais à l'oral, jamais. En fait, c'était pratique pour elle de raconter, avec sa mémoire photographique, elle pouvait même dire combien de bouton avait tel personne sur le nez, ou combien de mots il y avait sur telle page. Et donc, elle se rappelait vraiment de tout. Chose super, n'est-ce pas ? Cependant, il y a des choses qu'il vaut mieux pouvoir oublier.

- Pour ma part ... je suis donc née au Japon. Je ne pense pas avoir besoin de vous dire comment est le Japon ... c'est un pays tellement petit que vous avez sûrement visité toutes les îles aux alentours ? Je suis née à Fukuoka. Je n'ai pas grand chose à dire sur mon enfance ... elle n'était pas tout le temps joyeuse, mais ... pour moi, ca me suffisait. Pour ... la chanson de tout à l'heure. Je connais, oui ... après tout, c'est bien le groupe féminin le plus populaire du Japon. Pour ce qui est de la ressemblance de mon nom ... Tanaka est le nom le plus courant, et ma mère aimait bien cette "Reina Tanaka", donc forcement ... j'ai d'ailleurs bien faillit m'appeler Reina aussi.

Elle s'arrêta un moment, releva les yeux vers le professeur. Elle n'avait pas tant que ca l'habitude qu'on la fixe comme ca ... c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait gardé les yeux baissés pendant tout le long, à pars quelques fois où elle regardait à droite, à gauche ... sans jamais regarder le professeur en face. Finalement, elle continua. Elle oublia pleins de détails, mais ... en fait, elle n'était pas encore prête à en parler. Elle avait beau faire confiance au professeur au point de lui révéler quelques passages de sa vie, elle n'avait surtout pas envie de lui parler de la mort de sa mère et ... du reste.

- Après, j'ai déménagé en Suisse, car mon père voulait vraiment m'inscrire à Varda. Je n'ai pas refusé ... de toute façon, je me fichait un peu de l'école dans laquelle j'allais atterrir. En fait, ma seule passion à ce moment-là, c'était le chant ... car ma mère adorait me voir chanter devant elle. Enfin, maintenant, j'accorde beaucoup plus d'intérêt aux cours, une raison pour laquelle je révise toujours un max et que j'arrive à avoir de bons résultats ... pas dans toutes les matières, mais dans la majorité d'entre elles.

Finalement, elle s'arrêta. Elle ne savait pas trop ce qu'elle pouvait dire maintenant, car il n'y avait rien d'autre de super à raconter.

Arcturius écouta attentivement la jeune fille. Il ne perdit pas une miette de son histoire. La elle avait l'air de lui cacher quelque chose, mais le mage n'insista pas ; ç'aurait été malvenu. Il devait respecter l'envie de se taire de la jeune fille... Il se détendit quand elle lui annonça qu'elle arrivait à avoir des bon résultats dans la plupart des matières. Il faillit lâcher un soupir, mais se retint.

Reika ne devait pas voir souvent du monde, car elle semblait gênée quand Arcturius la regardait fixement. Elle baissait parfois les yeux, ou regardait à droite ou à gauche. Elle était donc d'une nature timide... Arc’ n’avait jamais été timide, il aimait beaucoup parler. Le fait est qu’à cause de sa maladresse, et parfois de la sphère d’improbabilité dont il était entouré, il n’avait pas souvent des gens à qui parler - à part ses chats.

"Tu viens de Fukuoka ? J'ai passé quelques temps là-bas ; j'ai même donné des cours du soir à certains élèves de utsukushii maho, l'école de magie de Kyushu, parce que je n'avais pas prévu l'argent nécessaire au voyage de retour..."

*Je lui ferai peut-être des Hakata-Ramen un de ces jours...* Arcturius contempla quelques instants le plafond d'un air rêveur. Puis il reporta son attention sur Reika. Il laissa le silence s'étirer. Même si le mage aimait parler, il trouvait les silences importants dans une conversation. Il espérait que cela ne gênerai pas la jeune fille. Certaines personnes ont horreur du silence... Mais il arrive que l'on éprouve pas le besoin de le meubler avec des paroles. C'est alors un beau silence.

Il se leva finalement et prit une rapide inspiration. Il lâcha un petit soupir en jetant un coup d’œil à la pièce. Ca n’était pas le moment de la décorer de façon grandiose. Quoiqu’un peu de verdure… Le mage sorit sa baguette. Il fit pousser de l’herbe, des fleurs colorées et des plantes étranges sur le sol, avec un petit chemin de pierre nu jusqu’à la chaise, qu’illuminait un rayon de soleil tombé d’un endroit inconnu. Les murs disparurent pour laisser voir un paysage de clairière, et une illusion de ciel remplaça le toit.

Après tout, si ça devait être un lieu d’étude, autant qu’il soit agréable. Il eut soudain une idée ; il alla vers la porte et créa un étrange dispositif de verrouillage mécanique et magique. Il fit ensuite apparaître une clef imprégnée du contre sort pour déverrouiller le dispositif et regarda Reika. Il murmura quelques mots en pointant la poche de la jeune étudiante et lui tendit la clef.

"Tu aimes être seule, non ? Tu pourras amener dans cette pièce qui tu veux, munie de cette clef, mais tu seras la seule capable d’entrer. Aucun moyen de la perdre, elle reviendra toujours dans ta poche."

Arcturius avait un regard heureux, un peu pétillant. Il aimait faire ce genre de choses, c’était son métier auparavant. Et pas question de faire payer Reika… Cadeau de la maison ! Le mage regarda la jeune fille.

"J'espère que l'ambiance te plait et qu'elle ne t'empêchera pas de travailler... C'est pour cela que je n'ai pas ajouté le son, avec le vent et les chants des oiseaux. Enfin, c'est un détail..."

Le mage changea de position, embrassa la salle d'un regard, et se frotta la barbe qui lui poussait assez rapidement ; il s'était rasé le matin, et déjà le soir, ça repoussait. Le sorcier aima bien. Ca l'amusait. il sembla soudain avoir une idée.

"Que dirais-tu de me faire visiter un peu le château, peut-être un autre jour, quand tu aura l'envie - ou le temps. Je ne connais rien, ici, et j'aurais du mal à ne pas me perdre en explorant. Nous pourrions aussi discuter un peu, en marchant."

Le mage refit quelques pas à l'intérieur, et jeta un coup d'oeil interrogateur à Reika.

- Tu viens de Fukuoka ? J'ai passé quelques temps là-bas ; j'ai même donné des cours du soir à certains élèves de utsukushii maho, l'école de magie de Kyushu, parce que je n'avais pas prévu l'argent nécessaire au voyage de retour...

Reika hocha la tête en signe d'affirmation à la réponse du professeur, puis se tût. À vrai dire, elle avait tellement l'habitude du silence, que là, elle ne trouvait pas sa bizarre qu'il puisse il y en avoir. Elle garda cependant la tête baissé, jusqu'à ce qu'elle décide finalement à relevé sa tête et voir que le professeur regardait les lieux avec une idée derrière la tête. Curieuse, elle fixa le professeur, étant de moins en moins intimidé de parler avec lui. Finalement, il se leva. Elle le vit prendre sa baguette, puis s'en servir pour faire pousser de la verdure. La première réaction de la jeune fille fut de se lever en vitesse, un peu surprise de tout ca. C'était d'ailleurs la première fois qu'elle voyait le professeur se servir de sa baguette.

Il jeta alors un regard vers la porte, apparemment une autre idée en tête. Reika préféra rester debout, tout en contemplant la pièce. Elle ne vit donc pas bien ce que le professeur avait utiliser comme sortilège pour faire en sorte de créer cette clé très étrange qu'il lui tendit en l'interpellant, d'où la raison à laquelle elle s'était retournée rapidement, avant de fixer avec ses petits yeux noisettes la clé que lui tendait le professeur. Elle fit le moins de pas possible avant de tendre le bras pour l'a récupérer, ne s'étant jamais vraiment approcher des autres personnes lors d'une discussion. Quand il lui annonça le fonctionnement de cet clé, elle fut quelque peu surprise, mais une part de reconnaissance s'ajouta à son regard, chose qu'elle n'avait que rarement.

Elle continua à fixer la clé, avant de la mettre dans sa poche. Et pour la première fois de sa vie, elle remercia quelqu'un ... du moins, la première fois depuis sa rentrée à Poudlard, soit 5 ans.

- Merci ...

Elle n'avait pas parlé très fort, mais elle arrivait à voir dans le comportement du professeur qu'il l'avait bel et bien entendu. Après ca, elle ne sut pas trop quoi dire ... il n'y avait pas beaucoup de chose à dire à un professeur quand même. Déjà qu'elle ne savait jamais quoi dire avec quelqu'un de son âge ... elle chercha quand même un sujet de conversation, tant bien que mal ... finalement, ce fut le professeur qui brisa le silence. Elle releva la tête, et réfléchit quelques instants avant de répondre.

- J'ai tout mon temps. Et je trouve cette pièce très jolie.

[HS : J'ai fait pire que toi xD J'aurais bien continué, mais en fait je viens de remarquer, juste avant de me coucher, que j'avais pas finis le RPG, donc là j'ai pas le temps >.< Désolée >.<]

[HS - Tu ne fais pas référence au "que dirais tu de me faire visiter le château ?" Je suppose que c'est parce que ton rp, n'est pas finit ^^ donc je ne répond pas, et j'attends ton édit. En fait, j'ai l'impression que tu n'as pas parlé des treize dernières lignes, à partir de mon édit, de "pas question de faire payer Reika" jusqu'à la fin >w< - HS]

[HS : Désolée, pas pu beaucoup augmentée, j'ai pas le temps là >.< non ce n'était pas un oubli de ma part, hier soir, ton RP s'arrêtait à "pas question de faire payer Reika" donc soit c'est que tu as édité avant que je réponde, soit mon ordinateur ne m'avait pas tout afficher ^^ J'effacerai mon message une fois que tu auras continuer le RP]

Arcturius contemplait tranquillement la pièce. Il sourit et regarda sa nouvelle amie d'un air avenant quand elle le remercia et déclara qu'elle trouvait la pièce très jolie. cela fit chaud au coeur du mage, quand il entendit ça. La plupart des sorciers qui le payaient ne prenaient même pas la peine de le remercier. ils lui donnaient ses trois galions avec un air dédaigneux, déclarant qu'ils auraient pu faire de même, et s'en convaincant tout seul, à force d'être persuadés de leur supériorité sur le jeune magicien, ils le mettaient à la porte. Arcturius repensa à ses années d'errance dans Londres. Ils restait tard le soir dans les ruelles, pour arriver à payer son loyer, et joindre les deux bouts. Sa réputation était déplorable...

*J'étais un clochard du monde magique... Sans place, sans passé, sans avenir. Le poète errant, exilé. Maintenant, j'ai une place...*

Le regard perdu dans le vague, un éclair de tristesse traversa son visage. Il soupira, regarda Reika, et ses yeux s'illuminèrent. Enfin, il avait une place, enfin, il était respecté. Depuis son enfance, il n'avait pas été plus heureux que cette fois-ci. Il était professeur et allait enseigner. Il rencontrait des gens qui avaient du respect pour lui. Il pouvait faire plaisir gratuitement, il n'avait plus à se faire payer. Il pouvait faire des choses juste pour donner un peu de bonheur, recevoir de la gratitude.

Le magicien releva fièrement la tête, et, avec des yeux étincelants, il s'adressa à Reika.

"Merci..."

Arcturius se sentait soulagé. Il secoue la tête en souriant, et se tourna soudain vers l'illusion qu'il avait mise en place. Il avait employé tout son talent, et la vision se poursuivait à l'infini, sans jamais se répéter. A une époque, alors qu'il avait encore foi dans ce qu'il faisait, ses créations étaient tellement réelles que l'on pouvait "pénétrer" à l'intérieur. Il suffisait de toucher le mur, et l'on avait l'impression de passer au travers. On se retrouvait dans l'illusion, et le cerveau se persuadait de la réalité de l'univers dans lequel il était projeté. On pouvait plonger la main dans un lac, et la ressortir trempée ; dans les illusions d'Arcturius, si l'on y croit, quand on revient à la réalité, on garde la main mouillée...

Il porta doucement la main vers l'emplacement du mur. D'abord, il sentit la pierre froide, puis il trébucha et "passa au travers". Bien sûr, son corps était resté à l'extèrieur, mais pour n'importe qui qui aurait regardé dans la pièce, le corps d'Arcturius se tenait bel et bien dans la forêt. Il laissa échaper un petit rire joyeux. Il se déchaussa, et avança pieds nus dans l'herbe, les fleurs et les feuilles mortes. Il avait retrouvé la petite étincelle, au fond du regard, qui rendait ses illusion tangibles. Il allait pouvoir faire des cours du tonnerre...

Avançant lentement, les yeux brillants, il atteignis le bord d'un petit lac. L'eau était tellement pure que l'on apercevait le fond... Remontant son pantalon un peu trop petit et rapiécé, il trempa ses chevilles dans le lac. Il faudrait bien qu'il aille s'acheter des vêtements corrects au village du château... En attendant, il se pencha en arrière, s'appuya sur ses mains et huma l'air, savourant la fraicheur de la brise et de l'eau. Tout les sons tissés dans l'enchantement, les sensations, les jeux de lumière prenaient vie. Dans les arbres, les oiseaux chantaient. Une biche marchait tranquillement dans une clairière ; dans le ciel volait un griffon, et au loin se poursuivaient une licorne et un sombral, au grand galop derrière les arbres. Arcturius voyait les éclats blancs et noirs se succéder... Le vent faisait bruisser les feuilles.

"Reika, viens, si tu as tout ton temps ; la température est parfaite, la brise est rafraichissante. Et ça sent bon le printemps... Je ne suis pas encore d'attaque pour une longue marche dans le château..."

Arcturius tapota le sol de la forêt près de lui, invitant la jeune Japonaise à le rejoindre. Peut-être le fait d'entrer dans une illusion lui semblerait ridicule, mais une fois qu'on y était, l'illusion suffisait à persuader le cerveau et le sens des gens de sa réalité. Après, tout dépendait de l'envie de la personne de rêver, d'imaginer, et de se laisser enchanter...

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